
La table a massage
Ça faisait plus d’un an qu’on n’avait pas mis les pieds dans ce club libertin. Et pourtant, dès qu’on franchit la porte, on se sent chez nous. Rien à voir avec les premières fois, où on était tendus, presque terrifiés. On renouvelle notre abonnement pour un an — un petit rituel — puis on plonge à nouveau dans cet univers qui promet encore de nous surprendre.
Il est déjà 22h30, on est arrivés plus tard que d’habitude. Le club est plein, la piste de danse bien animée, mais pour l’instant, rien de trop audacieux. On file au bar pour un premier cocktail : cosmopolitan pour elle, whisky seven-up pour moi — histoire de donner un peu de répit au barman qui se débat avec la foule.
Victoria est sublime. Elle porte un pantalon en tissu léger, presque transparent, qui laisse deviner les bandes élastiques attachées à sa culotte. C’est terriblement excitant. Son haut, fait dans la même matière, laisse entrevoir une brassière Aubade délicate et provocante. C’est le genre de vision qui déclenche les mêmes sensations que lorsqu’on goûte quelque chose de trop bon — sauf que là, c’est avec les yeux. Mes mains ne résistent pas : je la touche, je caresse, je fonds contre sa peau douce.
On jette un œil autour, voir si des visages familiers nous regardent — non, personne qu’on connaît ce soir. Tant pis, on se trouvera de nouveaux jeux. Depuis notre coin, on voit les gens descendre du deuxième étage, et aussi ceux qui entrent. Rapidement, on repère quelques habitués. L’un d’eux passe juste derrière Victoria, la frôle, et lui fait perdre un pas. Il sait ce qu’il fait : il a ressenti ses fesses.
Elle me glisse à l’oreille, amusée :
— Il avait déjà la main bien placée.
Je souris. Une vague me traverse.
— Il sentait trop la vanille, ajoute-t-elle.
— Dommage, je lui aurais bien soufflé de te prendre par-derrière, ça aurait mieux passé…
On termine nos verres, puis on monte explorer l’étage supérieur. Je suis curieux de voir s’il y a eu des changements. On fait notre petit tour, en observant les lieux et les gens. Dans la cage — notre endroit préféré — cinq corps s’agitent dans une danse animale. Dans la pièce aux deux lits doubles, deux femmes s’amusent, entourées d’un peu trop de monde. Le lit central est aussi occupé par quatre personnes. Rien qui ne nous accroche vraiment pour l’instant.
Le nouveau proprio vient nous saluer. Il est sympa, nous parle d’une future salle en construction. Ça pique notre curiosité — une raison de plus pour revenir. Il nous laisse, et aussitôt, un homme avec une petite barbe et un large sourire vient vers nous. Il se présente — j’ai déjà oublié son nom, alors appelons-le James. On se présente à notre tour.
L’ambiance change subtilement. La séduction s’installe. J’adore ce moment, où l’adrénaline commence à circuler, où tout devient plus intense, plus vivant. Je m’éloigne un peu, pour leur laisser de l’espace. J’adore la regarder se faire approcher. Elle sourit, se laisse effleurer, et la tension monte. Si la cage avait été libre, on aurait déjà franchi un cap. Mais on lui dit qu’on attendra qu’elle se libère, puis on poursuit notre exploration.
Les gloryholes, autant masculins que féminins, sont très actifs. On entend les gémissements des femmes, mais rien ne m’excite autant que les cris de Victoria. Alors, on continue notre chemin.
On s’arrête devant la salle de massage. La pièce est grande, avec une belle table au centre. Elle me regarde dans les yeux, un sourire complice au coin des lèvres.
— C’est peut-être le moment d’essayer ce fantasme, me dit-elle.
Celui où Victoria est allongée sur la table, caressée par plusieurs mains, enveloppée de chaleur et de désir. C’est l’idée. Mais à peine avons-nous posé le pied dans la pièce que James nous rejoint. L’ambiance change de ton.
Victoria est face à moi. Elle m’embrasse lentement, délicieusement, comme pour me rappeler que je suis là, que je compte. Derrière elle, James s’est déjà collé à elle, ses mains explorent ses formes. Elle est prise entre deux hommes. Il lui malaxe le sein droit, pendant que je m’occupe de l’autre. Nos gestes sont coordonnés, presque naturels. Victoria ferme les yeux, et je vois dans son regard cette ivresse du plaisir qui monte. C’est une vision qui me transperce.
Je glisse ma main dans son pantalon, impatient de ressentir sa chaleur… mais je tombe sur d’autres doigts. Une surprise furtive. Un sourire. Visiblement, on partage. Je m’occupe de son clitoris pendant qu’il explore son intimité. Nos gestes se mêlent, se cherchent, mais les vêtements compliquent un peu la chose. On comprend sans se parler qu’il est temps d’aller plus loin.
On commence à la déshabiller. Lentement. Nos mains, nos lèvres, glissent sur sa peau comme si on la découvrait pour la première fois. Chaque centimètre devient un territoire à explorer. Et là, dans cette douceur, je me dis que si la soirée s’arrêtait là, je serais déjà comblé.
Elle se tourne vers James, ce qui me donne l’occasion de détacher son soutien-gorge. Je m’étonne moi-même de la facilité du geste. Ses seins nus tombent dans mes mains, j’en profite un instant, puis je fais glisser sa culotte. Je dépose le tout sur le petit bureau à côté, et je réalise qu’on n’est pas seuls. Il y a du monde. Je lance au gars dans l’encadrement :
— Tu bloques les autres, ok ?
Il me fait un signe de tête.
Je me retourne. Victoria a remonté la jambe gauche pour faciliter l’accès. À ses cris, je sais que James est déjà en elle. Je me colle contre elle, pour l’accompagner, la soutenir, et mes mains recommencent à explorer. C’est une sensation unique, puissante, que de partager sa femme. Comme peindre une toile faite d’émotions, de désir, de beauté, de liberté… entourés d’une quinzaine de spectateurs silencieux. Rien que d’y penser, je suis à l’étroit dans mon jeans.
James continue ses va-et-vient. Je décide de faire monter la tension d’un cran. Mes doigts trouvent un autre point sensible. Je presse doucement à l’entrée de son anus. Elle est entre deux hommes, deux sources de plaisir, et son corps répond magnifiquement. On sent que ça bascule.
Victoria prend l’initiative. Elle avance au bout de la table, s’allonge, le torse contre la surface. Ses fesses sont parfaitement cambrées. Une œuvre d’art. Je pense que James va la prendre ainsi, mais non. Il s’avance devant, avec des envies bien précises. Une première. Victoria joue le jeu, et elle le fait bien. Fellation, caresses, morsures… je suis là aussi, assis devant elle. Elle me tient la queue d’une main, me suce de l’autre. Bordel, quelle soirée.
Finalement, James revient derrière elle. Le moment que j’attends. La pénétration. Je lève les yeux, observe la pièce : il y a du monde, beaucoup. Dans un coin, un autre groupe, une autre femme… mais ici, tout est centré sur Victoria.
James se positionne, entre en elle. Et là, je sens ses mains se crisper autour de moi. Sa bouche se referme plus fort sur mon sexe. Ce moment… je souhaite à tous ceux qui en rêvent de le vivre. Même si le stress bloque un peu au début, ce n’est pas grave. L’érection viendra. Toute cette tension, cette énergie, ça finit toujours par exploser.
James accélère, Victoria suit. Mes sensations montent, elles aussi. Mais la position, un peu instable, la pousse à s’allonger sur le dos, jambes pendantes. Je fais signe à un homme, qui n’attendait que ça, de lui tenir l’autre jambe. Là, on a une vue parfaite. Un plan 4K. Et une nouvelle paire de mains pour la caresser. James s’enfonce une deuxième fois…
